Facebook et Twitter interdits de télévision…

Si la décision du CSA de qualifier les citations à l’antenne de Facebook et de Twitter de publicité clandestine a pu surprendre, elle n’est pas dénué de fondement. De surcroit, elle renvoie à des questions plus profondes sur l’organisation des marchés de l’internet.

Il est un temps reculé où les émissions de télévision renvoyaient vers le 3615 de la chaine, et dans un temps plus proche de nous, c’est vers le www que  chaque émission renvoyait…

Personne n’y voyait rien à redire, dans le premier cas, le téléphone fixe était un monopole d’Etat où chacun bénéficiait d’une relation équitable avec le monopole public, dans le second le caractère collectif de l’internet ne renforçait qu’indirectement la position économique de des fournisseurs d’accès et contribuait à l’émergence d’un nouvel univers de services et de connaissance accessible à tous les acteurs économiques.

L’émergence sur internet d’outils d’intermédiation plus structurants encore que le web lui-même comme Facebook ou Twitter a modifié le rapport que les acteurs économiques ont désormais avec le consommateur.

Facebook ou Twitter autorisent l’utilisation de leurs services à titre gratuit par les médias. Leurs citations à l’antenne est donc en réalité un échange marchandise implicite, il est donc légitime que les règles de la publicité s’appliquent.

Facebook et Twitter sont non seulement des marques mais aussi des quasi-monopoles dans leur domaine : celui des flux d’informations choisies par les consommateurs.

Rappelons que les marques « numéro vert » et « texto », propriétés respectives de France Télécom et de SFR, ont été déclarées par les autorités judiciaires de notre pays comme des noms usuels utilisable par tous, au prétexte du caractère universel de leurs usages.

Dès lors, elles sont tombées dans le domaine public.

Peut-on penser qu’un jour les marques de Facebook ou Twitter tombent à leur tour dans le domaine public ?

Peu probable… pour autant, cet avertissement du CSA met en lumière le caractère monopolistique de la situation de Facebook et de Twitter.

Imaginer qu’une enquête soit ouverte par les autorités en charge de la concurrence des Etats-Unis ou de l’Europe ne relève plus de la fiction. Peut-être que le jour ou Facebook et Twitter seront obligé d’ouvrir leur système pour permettre à d’autre de s’interfacer n’est plus très loin…

 

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