100 milliards de dollars… c’est la valorisation estimée de Facebook lors de sa future introduction en bourse par les banquiers d’affaires les plus en vogue… avec pour ambition de lever 10 milliards.
Le chiffre d’affaires de Facebook devrait tutoyer les 4 milliards de dollars en 2011. Il y a donc un multiple de 25 entre le chiffre d’affaires et la capitalisation envisagée.
Google va réaliser 35 milliards de dollars de chiffres d’affaires en 2011 et sa capitalisation n’est que de six fois celui-ci à 200 milliards. Apple a réalisé sur les 4 derniers trimestres écoulés 108 milliards de dollars et sa capitalisation n’excède pas les 350 milliards de dollars.
Quand à France Télécom, son chiffre d’affaire avant la vente d’Orange Suisse, Autriche, et consort n’excède pas 50 milliards d’euros pour une capitalisation d’à peine 35 milliards d’euros… Autant dire un nain sur les marchés financiers…
Cette forte capitalisation anticipée de Facebook, c’ est la confiance que les banquiers et les investisseurs semblent accorder à Facebook dans sa capacité à croitre. Elle pourrait lui donner les moyens d’acquérir d’autres sociétés plus faiblement valorisée et de les intégrer dans son écosystème.
C’est ce qu’a fait Google ces dernières années.
Dès lors, il n’est pas surprenant que Google modifie sa stratégie pour contrer l’ascension d’un acteur qui sera demain peut-être un concurrent. Tant le lancement de Google+ que le changement de l’ergonomie de sa page d’accueil en sont l’illustration.
Chacun des grands acteurs de l’internet possède ses propres faiblesses : Facebook n’a pas de client mais des utilisateurs avec des données, Google a avant tout des spectateurs qui crée de l’audience, Apple des consommateurs de produits physiques qui ne sont pas tous identifiés malgré son système iTunes et Apple store. Microsoft n’a pas encore fait basculer son modèle de vente de licence à celle de la location lui permettant de connaitre tous ses clients ou utilisateurs.
Quant aux opérateurs télécoms, ils n’ont pas des clients mais des payeurs… qui ne sont pas toujours leurs utilisateurs finaux.
Ce panorama montre à l’évidence que les situations sont loin d’être figées et que la position de chacun reste fragile. Qui se souvient d’AOL dont la capitalisation boursière lui a permis de fusionner à parité avec Time-Warner, avant de disparaitre dans les limbes de l’Histoire en étant revendu ? La bulle internet des années 2000 avait précipité le cours de France Télécom a près de 220 euros avant de le faire plonger à un peu plus de 6 euros… quelques mois plus tard.
Ces folles capitalisations boursières ne doivent pas nous faire oublier la blague très en vogue à Wall Street il y a quelques années, où une tradeuse annonce un matin à ses collègues qu’elle avait vendu son chihuahua pour 1 millions de dollars contre deux chats siamois à 500 000 dollars chacun.
De la ruée vers l’or, ceux qui ont fait fortune sont les tenanciers des bars et autres vendeurs de pelles… et non les malheureux qui ont acheté des concessions. Les banquiers d’affaires d’aujourd’hui seraient ils autre chose que les tenanciers d’autrefois ?
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