L’attribution des licences 4G est devenue l’objet d’une bataille entre les opérateurs et les intervenants de toute nature aussi grotesque que préjudiciable pour notre pays.
Avec la 4G, l’internet mobile et plus globalement l’économie numérique toute entière va connaitre un nouveau développement.
Quels sont les enjeux pour les différents acteurs ?
Le gouvernement obsédé par l’échéance de 2012 et la présentation d’un budget 2011 correspondant aux critères de Maastricht entend extorquer plus de 2 milliards aux opérateurs qui de toute façon seront au final payés par le consommateur.
Les opérateurs SFR, Bouygues et Free sont inquiets de voir un système d’enchères des fréquences qui en permettant au plus fort de remporter toutes les fréquences, pourraient les tuer… Les actionnaires de Bouygues et SFR en savent quelque chose, les droits du foot remportés par Canal + ont permis aux premiers de mettre la main sur TPS à moindre frais.
La Direction de France Télécom vire à la schizophrénie, obligé par un actionnaire de verser 11 milliards de dividendes en 3 ans, elle espère secrètement ne pas devoir être une nouvelle fois rackettée.
L’ARCEP dont la crédibilité est de plus en plus affaiblie par son échec patent à sauver l’emploi dans le secteur des télécoms tente une nouvelle manœuvre pour se venger de la tentative de nomination d’un commissaire au gouvernement en son sein. Elle exige un niveau de couverture, jamais demandé auparavant, rendant incompatible le paiement d’une licence au prix fort. Les opérateurs indiquant qu’un prix de licence élevée ne peut se faire qu’en contrepartie de moins d’obligations en termes de couverture.
Quelle épouvantable cacophonie…
Devant tant de pressions économiques, la fusion des réseaux mobiles apparait comme inéluctable. Il n’y aura pas de rationalité économique à ce que plusieurs réseaux existent.
Le récent accord entre France Télécom et Deutsche Telekom dans plusieurs pays d’Europe, mais aussi entre France Télécom et Free le démontre.
Il est d’ores et déjà assuré que si l’ARCEP se livrera à une surenchère consumériste, elle ne respectera pas les obligations de défense de l’emploi que la Loi lui enjoint.
Les emplois seront une nouvelle fois sacrifiés sur l’autel du court_termisme. Obliger les opérateurs en échange d’une licence 4G gratuite à localiser l’ensemble des emplois de la chaine de valeur qui en découlerait et en particulier les centres d’appels permettrait de relocaliser 25 000 emplois et ferait gagner aux différentes caisses de l’Etat 700 millions d’euros par an.
Déterminé à se battre, les syndicats ont déjà fait savoir qu’ils demanderaient l’annulation de l’attribution du processus d’attribution des licences 4G si aucune contrainte sur l’emploi n’était fixée.