Alors que le gouvernement grec doit faire face à une crise de ses finances publiques sans précédent, il a informé Deutsche Telekom de son souhait de lui vendre 10% du capital d’OTE pour 400 millions d’euros…
Les derniers 6 pour cents encore en possession de l’Etat grec seraient quant à eux cédés durant l’été…
Au travers d’un processus de privatisation engagé depuis quelques année, Deutsche Telekom est déjà devenu le principal actionnaire de l’opérateur historique grec à hauteur de 30%.
On ne peut qu’être surpris de voire que d’une coté la Chancelière allemande se fait tirer l’oreille pour permettre le refinancement de la dette grecque, et de l’autre l’opérateur de télécom allemand en profite pour devenir l’actionnaire prédominant de son homologue grec…
La forte implantation d’OTE dans les Balkans : Albanie, Roumanie, Bulgarie, Serbie, permet à Deutsche Telekom de poursuivre sa montée en puissance dans les pays de l’Europe de l’Est, en devenant l’acteur incontournable.
Pour autant, la situation d’OTE est contrastée. Ses infrastructures sont en situation de sous-investissment, son climat social est tendu en cette période d’austérité, mais son parc immobilier est d’importance.
Les 20% possédés par OTE dans l’opérateur historique serbe sont une des difficultés de la privatisation de ce dernier. Un temps évoqué, la candidature de France Telecom n’est pas allé au-delà d’une mission exploratoire. Quant à Deutsche Telekom, échaudée en Croatie, il a renoncé.
Si la vente des 10% d’OTE ouvre le bal des privatisations grecques exigées par le FMI pour organiser le désendettement du pays à hauteur de 50 milliards d’euros, elle illustre aussi la poursuite de la concentration dans le secteur des télécoms. En Europe, 4 groupes seulement subsistent : Vodaphone, Téléfonica, France Télécom et Deutsche Telekom.
Il est clair que si France Télécom et Deutsche Telekom poursuivent leur rapprochement, à eux deux ils couvriront la totalité des pays européens à l’exception de l’Italie et de la Scandinavie.
Verrons-nous émerger le géant des Télécoms dont l’Europe a besoin pour faire face aux opérateurs chinois ou aux géants de l’internet américain ?