Le 15 septembre dernier, les 4 opérateurs mobiles ont remis leurs propositions à l’ARCEP pour l’obtention des bandes de fréquences dans la bande 2,6 GHz. Les enchères pour les fréquences à 800 Mhz auront lieu courant décembre.
A la surprise générale, c’est Orange, pour 287 millions, et Free, pour 271 millions qui ont emporté le plus gros morceau.
Les bandes de fréquences 2,6 GHz se propagent moins bien que celles à 800 MHz. Dès lors, elles sont plutôt adaptées pour les zones urbaines. C’est d’ailleurs pour ça que dans le système d’enchères, les engagements de couverture n’entraient pas en jeu.
Que s’est-il réellement passé ?
Le système mis en place par l’Arcep illustre parfaitement l’hypocrisie d’un système technocratique inaccessible au citoyen et peu soucieux de l’intérêt national.
Etait retenue la combinatoire qui maximisait la somme des points correspondant aux offres faites par les opérateurs et permettait d’attribuer le maximum de fréquences… Le nombre de points de chaque offre était égal au montant misé, multiplié par le coefficient lié à l’acceptation des MVNO…
Orange, SFR et Free voulaient de la plus large bande de 20 Mhz et donc ont proposé une offre.
Mais au cas où ils perdraient sur les enchères pour 20 Mhz, ils ont fait d’autres offres. Naturellement pour maximiser leur nombre de points sur l’offre sur les 20Mhz , Orange, SFR et Free ont accepté la condition d’accueil des MVNO.
Pour maximiser ses chances d’obtenir une large bande de 20Mhz, SFR a donc fait une offre très basse (et sans acceptation des MVNO) pour une offre sur une bande de 15Mhz.
Free avec sa requête en Conseil d’Etat pour implorer un délai de garde dans les paiements a fait croire à sa faiblesse financière… et surpris SFR avec un montant supérieur pour une bande de 20MHz.
C’est donc la deuxième offre de SFR qui a été retenue, dont la particularité est d’être au prix le plus bas (celui de la réserve) et de refuser les MVNO pour maximiser, au regard du système de combinatoire complexe, ses chances de voir sa première offre tenue. En effet, pour obtenir sa licence 3G en 2000, SFR avait pris contrairement à Orange un engagement d’accueil les MVNO…
Quant à Bouygues, contrairement à SFR inquiet de la possible apparition d’un 5e opérateur, il a misé un montant de 78 millions d’euros supérieur au prix de réserve… dans le but de s’assurer un morceau de fréquence… C’est au final lui qui paye le plus cher au Mhz.
Au total, cette première partie d’enchères va couter 936 millions d’euros aux opérateurs… soit plus d’un tiers de que l’Etat attendait. Assurément, les consommateurs paieront leur téléphone plus cher… Téléphoner, c’est désormais payer encore plus d’impôts…