Selon certains, le calendrier maya aurait prévu la fin du monde pour 2012… c’est donc peut-être la dernière fois où j’aurais l’occasion de vous présenter mes vœux de santé et de prospérité pour la nouvelle année.
A en lire d’autres, la fin du monde a déjà commencé pour les 3 vieux opérateurs mobiles… suite à l’arrivée de Free Mobile. Mais nous y reviendrons dans une prochaine chronique…
Revenons un instant sur l’année 2011. Tout au long des chroniques, nous avons analysé l’actualité des télécoms et de l’internet.
Hélas, nombre de nos prédictions se sont avérées exactes…
Le désolant et navrant spectacle organisé par Messieurs Besson et Silicani a abouti au pire des scénarios : l’état va taxer les consommateurs de 4,3 milliards, 3,6 milliards pour le prix des licences auquel il faut ajouter la TVA remontée à 19,6%… soit 200 euros par foyer, Free est en parti exclu du jeu en ne disposant pas de toutes les fréquences pour être un vrai opérateur 4G, et des milliers d’emplois supplémentaires seront délocalisés par les opérateurs.
Nous avions indiqué que le dividende des opérateurs historiques est trop élevé pour faire face aux géants de l’internet que sont Apple et Google qui n’en versent pas… Après Deutsche Telekcom, c’est Telefonica qui vient de baisser le sien et de multiples voix s’élèvent pour demander à l’Etat de faire de même pour France Télécom…
La poursuite de l’éveil de la Chine s’est traduite, comme nous l’avions annoncé, par la signature d’un accord pour que China Télécom soit MVNO sur l’opérateur- hôte Orange UK… dès le début de cette année…
La paupérisation de l’activité de France Télécom avec la vente des actifs en Europe, dont la Suisse, qui a été finalisée pour le réveillon pour permettre de verser des dividendes à l’Etat… les achats aux Maroc, en Irak, ou au Congo ne compensant pas les pertes de territoires. Et ce n’est pas l’acquisition envisagée de l’opérateur mobile de Mauritanie possédée par Algérie télécom qui y remédiera…
La préservation de la vie privée des citoyens contre les pratiques intrusives des multinationales est devenue un véritable enjeu. Plus rien n’arrête les multinationales dans leur collecte de données qu’elles entendent monétiser auprès d’acteurs marchands.
La Commission Européenne a démontré sur nombre de sujets son inutilité, voire son incompétence : il n’y a eu aucune décision pour aller vers un marché unifié des télécoms en Europe – actuellement composés des dizaines d’opérateurs fixes et mobiles – aucune disposition commune pour protéger les citoyens européens – livrés aux mains des multinationales américaines -, aucune recommandation pour aller vers une fiscalité convergente de l’économie numérique – et dématérialisée – l’Apple Store avec la faible TVA du Luxembourg et les bénéfices de Facebook imposés a minima à Dublin, aucun principe pour protéger l’emploi dans le domaine des télécoms, tant chez les constructeurs que dans les centres d’appels des opérateurs…
2012 verra-t-elle l’apparition d’inflexion dans les politiques des acteurs économiques et politiques de notre vieux contient ou sera-t-elle la poursuite de l’abandon d’une véritable ambition française et européenne dans l’économique numérique, et l’économie tout court, au 21e siècle ?