Après plusieurs jours de rumeurs, la question de l’existence et du fonctionnement du réseau de Free Mobile a été officiellement posée par les syndicats CFE-CGC & UNSA Télécoms des opérateurs mobiles historiques…
Mais ni le Président de l’ARCEP, ni le Ministre Besson n’ont voulu admettre être seulement en réaction au dépôt d’une plainte d’un syndicat…
Et pour cause : ce syndicat se bat depuis près de deux ans contre eux pour essayer que 30 à 50 000 emplois ne soient pas détruits par leurs idioties… Au nom du dogme néo-libéral de la concurrence, source de bonheur éternelle pour le peuple, ils se refusent à empêcher la délocalisation des Centres d’appels et l’achat de matériels chinois par les opérateurs.
Le Canard Enchainé a dans son édition du 1er février a révélé que le Ministre Besson avait antidaté un courrier au 25 janvier mais porté seulement à l’Arcep le 27, quelques minutes après la publication du communiqué de presse de cette dernière sur l’ouverture d’une enquête concernant la couverture de Free Mobile. Le Canard indique que le cabinet de Besson a fait porter par motard la missive à l’ARCEP, en lui l’enjoignant de vérifier le réseau de Free.
Le ministre voulait ainsi démontrer qu’il avait poussé l’Arcep à annoncer un nouveau contrôle. Il est vrai que les relations entre Besson et Silicani sont assez tendues depuis la tentative du gouvernement d’installer un commissaire au sein de l’ARCEP…
Pour discréditer le Ministre, le Président de l’ARCEP vend prétendument la mèche aux Echos le 31 janvier… en déclarant que la décision a été prise 2 jours auparavant, soit le 25 janvier !
Mais contrairement aux affirmations du Président de l’ARCEP, celle-ci ne s’est pas auto-saisie. Elle y a été contrainte par la saisine au nom de l’article 36-11 du Code des Postes et Communications Electroniques– aussi appelé procédure de sanction – demandée par des syndicats – qu’elle a reçu le 24 janvier. Le Figaro en faisait d’ailleurs état dans son édition du 25, l’AFP publiait de son côté le 25 janvier à la première heure une dépêche reprenant les termes de la lettre diffusée publiquement dans la nuit du 24 au 25 par le syndicat CFE-CGC/UNSA…
Chaque jour , il apparait de plus en plus évident que l’ARCEP a fait preuve de légèreté sur le contrôle des obligations règlementaires du réseau de Free Mobile, trahissant son rôle de protecteur de l’emploi, des investissements et de l’aménagement du territoire.
Quant au Ministre Besson, plus préoccupé par une démagogie consumériste au service de son candidat à la présidentielle, il en a oublié les responsabilités qu’impose la fonction de Ministre…
Ces manipulations par les plus hautes autorités de l’Etat sont grotesques…
La question de la couverture de Free Mobile renvoie aux questions essentielles de l’investissement et de l’emploi, dans un secteur crucial pour notre avenir. Elle ne peut se résumer à un théâtre de polichinelle où les intérêts de la France sont bafoués par ceux qui devraient en être les plus humbles serviteurs.