Armes de destructions massives de l’emploi

Chaque semaine, les médias nous informent de la destruction d’emplois dans notre pays… Un jour, ce sont les personnels de Lejaby qui découvrent que leur emploi va disparaitre, un autre ceux de Petroplus, un autre ceux de Florange…

Dans le même temps, Renault ouvre en grande pompe une usine au Maroc pour inonder l’Europe… Ce n’est même plus la Roumanie, membre de l’Union Européenne qui est choisie. Les salaires y sont désormais aux yeux de la Direction, trop élevés depuis les grèves dans les usines produisant les Dacia…

Le secteur des nouvelles technologies n’est pas épargné… Avec 30 000 emplois dans les centres d’appels délocalisés et 10 000 annoncés suite à l’irruption de Free Mobile, c’est le plus grand plan de restructuration que la France ait connu depuis celui de la sidérurgie… Sans compter des emplois perdus chez les équipementiers…

Si les raisons sont multiples, les remèdes sont pourtant simples…

Le consommateur – citoyen schizophrène- veut payer moins cher les produits qu’il consomme, avoir un emploi bien payé et payer moins d’impôts et de charges sociales… mais son comportement individualiste le pousse à choisir de prioriser les produits les moins chers… même si cela le conduit à faire licencier son cousin…

Les multinationales, toujours soucieuses de maximiser les profits à court terme, mettent en concurrence les salariés de tous les pays… Les nouvelles technologies permettant de gérer à distance toutes les activités de production avec une très grande facilité et de transmettre les communications nécessaires aux centres d’appels à des prix marginaux en comparaison des coûts de main d’œuvre.

Elles mettent aussi en concurrence les Etats sur leur fiscalité et, dans la mosaïque européenne, choisissent en fonction de leur activité le pays le plus attractif…

Il existe pour autant quelques mesures simples pour mettre fin à l’hémorragie de l’emploi en Europe…

Tout d’abord une obligation de production de la valeur ajoutée dans l’Union Européenne dès lors qu’il s’agit d’activités relevant du domaine public, ou de restriction des subventions octroyées aux seules activités produites exclusivement sur le territoire de l’Union…

Quelques exemples : la prime à la casse accordée aux constructeurs automobiles n’a pas été conçue pour obliger Renault à localiser ses usines en France… A quoi bon subventionner les emplois au Maroc ? L’attribution des licences 4G – relevant du domaine public -n’ont pas été conditionnées à la production de la valeur en Europe (et l’OMC ne l’interdit pas). Les équipementiers européens ne seraient pas obligés d’annoncer plans sociaux sur plan sociaux… Les sollicitations téléphoniques pour s’abonner à Canal +,  détenteur d’une autorisation  pour émettre, ne proviennent-elles pas de centres d’appels situés à l’étranger, tout comme les propositions pour bénéficier des réductions fiscales liés à l’investissement immobilier de type Borloo ou Périssol… Un peu d’intelligence de la part de nos politiques et nos centres d’appels seraient toujours en France ou en Wallonie…

Une législation contraignante sur ce qui relève de la protection des individus permettrait d’obliger la localisation de nombreuses activités en Europe : centres serveurs informatiques… outils d’exploitation des données personnelles… centres d’appels…

Ou encore une fiscalité unifiée, qui éviterait de retrouver un Facebook en Irlande et un ITunes au Luxembourg… pour de simples raisons d’optimisation…

Les moyens de protection de nos emplois en Europe sont simples… Il faut juste une vision pour la France et l’Europe et un peu de courage politique pour affronter le consommateur…