Pendant plusieurs jours, les dirigeants des géants de l’Internet se sont réunis à Deauville, l’occasion d’un e-G8, prélude au célèbre G8, soit disant pour débattre des enjeux de l’économie.
Une kermesse joyeuse où chacun est venu assurer la promotion de son entreprise, comme un acteur assure celle de son film à sa sortie… A moins que les orateurs n’aient été que des gourous de la secte de l’Internet nous promettant le bonheur éternel ?
La quasi-totalité d’entre eux ont appelé à moins de régulation, à une mondialisation encore plus soutenue, refusant une fiscalité locale et les règles protégeant les libertés individuelles.
Hélas, le discours, assurément pleins d’emphase, de références historiques, de notre Président de la République n’était pas à la hauteur des enjeux. Il a annoncé la capitalisation des Etats devant « les nouveaux maîtres du monde » en déclarant que « Les États souhaitent engager avec vous un dialogue pour qu’une voie équilibrée puisse un jour être trouvée entre vos intérêts, ceux des internautes qui vous plébiscitent chaque jour et ceux enfin des citoyens et des contribuables de chaque Nation qui ont aussi des droits. »
Si l’internet n’est que le miroir de notre société et de ce que l’on veut qu’elle soit, une discussion d’égal à égal entre Etat et opérateurs privés n’est pas imaginable ! Les citoyens et notre République disposent des moyens de contraindre les Géants de l’internet d’être au service de notre nation et non l’inverse !
Ni l’évasion fiscale actuelle, ni le refus de contribuer à l’aménagement du territoire, et encore moins le refus de protéger les libertés individuelles ne sont acceptables pour notre pays.
La déclaration finale du G8 ne fait que peu de place aux sujets évoqués à l’e-G8. Est-ce le reflet d’une réalité – les nouvelles technologies ne représentent que 3% du PIB mondial – ou est_ce le désaccord profond entre les participants ? Le gouvernement américain refusant tout mécanisme contraignant pour ses agents économiques dont il n’est depuis bien longtemps que le triste VRP…
Et si l’e-G8 n’avait été au final qu’une gigantesque opération de communication conduite dans la la perspective de faire croire au bon peuple de la nécessité de se prosterner devant «ses nouveaux maitres », car personne n’oserait imaginer qu’il s’agit d’une simple opération électorale dans la perspective de 2012 ?
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L’auteur fait bien entendu allusion à la « capitulation des états » et non à la « capitalisation des états » (devant les nouveaux « maîtres du monde »)…