La fin de l’Internet illimité ?

Au cours de l’été, une polémique a surgit sur la fin possible de l’internet illimité…

Les opérateurs ont prétendu que les réseaux étaient saturés pour justifier leur projet de mettre fin, au moins pour partie, à leurs offres d’accès internet illimité.

De son côté le Ministre Eric Besson a annoncé : « le gouvernement n’envisage aucune restriction de l’accès à Internet et travaille au développement du très haut débit fixe et mobile sur l’ensemble du territoire et pour l’ensemble des Français »

Or les opérateurs SFR et France Télécom versent des dividendes record à leurs actionnaires, Vivendi et… l’État, au lieu d’investir dans les infrastructures de réseaux.

Dans le même temps, le gouvernement a augmenté la TVA des abonnements ADSL et de la téléphonie mobile au mois de février et exige 2,5 milliards pour les licences 4G…

Cessons l’hypocrisie et les mensonges. Les Français ne sont pas des imbéciles !

La 4G est une réponse à la rapide augmentation du trafic data sur les mobiles. Quant à l’internet fixe il n’est pas contraint par les ressources rares que sont les fréquences. Encore faut-il investir dans les infrastructures adéquates !

Le niveau du dividende versé aux actionnaires de France Télécom (dont l’État détient encore 27% et à ce titre fixe ses conditions en matière de dividende) obère ses capacités d’investissement. Depuis 2009, et pour les 3 ans qui viennent, le niveau du dividende est fixé à 1,40 € par action. Soit près de 15 milliards d’euros sur 4 ans.

Vivendi ayant acquis pour 8 milliard d’euros 44 % de SFR auprès de Vodaphone , il impose à sa filiale un niveau de dividendes record empêchant également une véritable politique d’investissements.

Cette absence d’investissements trouve aussi ses raisons dans l’absence d’obligations d’aménagement du territoire pour les opérateurs et à l’organisation par l’État d’un racket qui nuit à l’investissement.

Prétextant une pression de Bruxelles  d’ailleurs démentie par la Commission européenne, le gouvernement a relevé le taux de TVA à 19,6% pour les abonnements fixes et mobiles couplant l’accès Internet et la télévision.  Les opérateurs ont finalement absorbé les hausses de TVA, pour éviter les résiliations en masse

En juin 2011, Monsieur Besson, a signé le décret de lancement d’appel à candidature pour les licences de téléphonie mobile 4G. L’État français entend racketter les opérateurs de plus de 2,5 milliards d’euros…

Pressurisés de trois côtés à la fois, racket de l’État, concurrence exacerbée, et engagement sur des niveaux de dividendes hallucinants, les opérateurs n’ont donc plus que deux solutions, tout aussi dommageables pour l’économie française : réduire l’investissement, et comprimer l’emploi.

2 milliards d’investissement c’est 0,1% de croissance. Que l’Etat cesse son racket et impose une véritable politique d’aménagement du territoire et d’investissement dans les infrastructures ! Mais pour cela faudrait-il que le gouvernement ait une véritable vision pour la France.

 

3 commentaires

  1. Grunt

    « Prétextant une pression de Bruxelles d’ailleurs démentie par la Commission européenne, le gouvernement a relevé le taux de TVA à 19,6% pour les abonnements fixes et mobiles couplant l’accès Internet et la télévision. Les opérateurs ont finalement absorbé les hausses de TVA, pour éviter les résiliations en masse »

    Ça dépend. Il existe aussi un opérateur qui a rendu la télévision optionnelle sur son service de connectivité. Et d’autres qui ne proposent pas de télévision du tout.

    Et ça pose le problème de la « vente liée » entre les services d’accès à Internet, à la télévision, la téléphonie, la location d’une *box..
    Je trouve dommage, pour les consommateurs français, qu’il ne soit pas possible de composer son menu à la carte chez la plupart des FAI, en ne prenant, par exemple, que les options « Internet » et « TV » sans la box.

    Étant donné que les frais fixes (l’infrastructure) représentent la majorité des coûts d’un accès résidentiel, ce n’est que peu une question d’argent (quoi qu’avec les taxes différentes, l’idée d’un tarif social, le « triple play » pourrait finir par avoir un prix très différent d’un accès « Internet seul »), mais davantage une question de liberté de choix pour l’utilisateur final.

    La liberté de choisir son modèle de modem-routeur pour telle ou telle fonctionnalité (par exemple, dépasser la limitation de 4 ports Ethernet sans avoir deux routeurs), la liberté de choisir son fournisseur de VoIP, de ne pas payer la télévision et la taxe qui l’accompagne..
    C’est aussi une question d’ouverture de certains marchés à la concurrence: il n’est pas normal de se faire imposer une box, fut-elle « révolutionnaire », pour utiliser un accès à Internet, et plus encore pour accéder à la TV et à la téléphonie. Il faudrait une standardisation et une ouverture des protocoles utilisés, qui permette de remplacer la box de n’importe quel FAI par un modem du commerce, sans perdre en fonctionnalités.

    Voire (rêvons un peu), passer par l’infrastructure d’un FAI (cuivre, câble coaxial ou fibre) et avoir accès aux offres de tous les autres FAI. Orange serait-il prêt à proposer sa Livebox au bout d’une ligne Numericable? 🙂

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  2. Bonjour,

    Désolé de squatter le topic, mon commentaire n’en étant pas vraiment un. En fait je rebondis sur la stratégie et l’investissement en France. A la rentrée j’avais posté sur le blog interne de Stéphane Richard le message qui suit en espérant une réponse (pas de lui, mais au moins de quelqu’un qui aurait une vision de là où on va). Je n’ai eu aucune réponse, alors je me dis que peut-être c’est ici le bon endroit où poster pour avoir des infos.

    Voilà ce que j’avais dit :

    —–
    effondrement du système, plan B

    Bonjour, Les discours que l’on entend sont dans leur écrasante majorité des
    discours à court terme on se focalise sur le semestre suivant ou sur l’année
    suivante, avec une constante qui est de gagner plus d’argent. Néanmoins, on
    sait que la croissance continuelle est une impasse à moyen ou long terme même si on peut faire croître infiniment le volume d’argent (fiduciaire)
    sur la planète, nos ressources en temps, énergie, matières premières sont physiquement limitées. Déporter nos chargescoûts sur des ouvriers serfs à
    l’autre bout du monde ne fait qu’apporter un répit temporaire.

    Cette limite transparaît depuis quelques années avec l’énorme déséquilibre entre les masses d’argent en jeu dans le système financier et les ressources en travail/matière disponibles. Il suffit de regarder le ralentissement de l’extraction du pétrole ces dernières années et la série de mensonges révélées sur l’étendue des réserves. Je prends l’exemple du pétrole car il
    est symptomatique du fait que la technologie ne résout pas tous les problèmes (malgré nos espoirs). De plus cette raréfaction accentuée par la demande croissante de pays émergents a encore plus marqué depuis une dizaine d’années
    toute la géopolitique mondiale. On pourrait aussi regarder du côté des métaux ou du lithium.

    On sait parfaitement depuis 2008 (et des experts l’avaient annoncé bien avant) que le système économique global est au bord du gouffre et qu’il suffit d’une étincelle pour qu’il s’écroule. Il tient juste en place parce que personne ne
    veut qu’il s’écroule et que tous les incidents majeurs arrivent encore à être jugulés. Ils ne sont heureusement pas conjugués à des évènements physiques majeurs.

    On a donc une double conjonction d’un système financier qui s’est emballé et d’un système physique à bout de souffle. Il ne faut pas être devin ni économiste de renom pour voir que cela ne pourra pas durer.

    Pourtant France Télécom semble, (depuis mon poste et mon angle de vue très restreint) vouloir croire que tout va bien se passer et que nous allons
    pouvoir croître indéfiniment, ou encore pousser nos clients à dépenser plus et plus souvent. Est-ce que nous avons une double stratégie Essayer d’un côté de grappiller le maximum d’argent et de part de marché à court terme avant que ça claque tout en ayant un plan B pour la suite

    Avons-nous un plan pour une situation comme celle qu’a connu l’Argentine en 2001 Si oui comment peut-on y participer ?

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  3. koshonet

    La fin de l’internet illimité sonne le glas de services tel que spotify, vod, et autres gros consommateurs de bande passante.
    mais ne soyons pas dupes. Qui aujourd’hui connais réellement sa consommation de Mo sur internet ?
    autant, avec un forfait mobile, on est au courant puisque qu’on paie pour les dépassement (5€ / 250mo chez SFR carré connect), autant en ADSL on ne sait pas.
    Afin de ne pas vous faire avoir, je vous invite tous à trouver un compteur de débit pour évaluer vos besoins avant la fin de l’illimité.
    ne nous leurrons pas, la fin de l’illimité est LA solution pour les opérateurs confronté à toujours plus de trafic sur leurs infrastructure vieillissante. Il vont nous l’imposer d’une façon ou d’une autre.

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