La création d’un tarif social pour la téléphonie mobile et l’accès internet est-il autre chose qu’une opération politique et démagogique ?
Le gouvernement prétend vouloir faire profiter les bénéficiaires du RSA d’un tarif social sur ta téléphonie mobile.
Sous couvert d’une convention signée avec les opérateurs mobiles, il s’est simplement agi de labelliser sous l’appellation tarif social mobile des offres commerciales déjà existantes et par abonnement à moins de 10 euros par mois.
Or, les populations les plus fragiles achètent très majoritairement des offres pre-payés. On voit là le décalage de nos hommes politiques avec la réalité sociale de notre pays.
Maintenant, le gouvernement veut aussi créer un tarif social sur l’internet haut-débit. Pour moins 20 euros par mois, il s’agirait d’accéder à une offre ADSL. Le contexte réglementaire kafkaïen sur la question du dégroupage en région a obligé le gouvernement à saisir l’Autorité de la Concurrence.
Il existe pourtant des solutions simples pour baisser le prix de l’ADSL. Inclure l’ADSL dans le service universel au même titre que la téléphonie fixe. L’ensemble des opérateurs contribuerait sur la base de leur chiffre d’affaires au financement du déploiement de l’ADSL dans les zones peu denses. Dès lors, ces zones auraient un prix de dégroupage analogue à celui des grandes villes et des tarifs compétitifs seraient disponibles.
La faiblesse de la volonté politique d’aménagement du territoire laisse encore trop de zone non couverte par l’ADSL. Avant de parler de tarif social, faut-il encore que ce tarif puisse exister.
Enfin notons avec ironie, les agitations d’un gouvernement qui entend offrir un tarif bas, alors que celui-ci vient d’augmenter massivement la TVA sur tous les abonnements…