La création d’un nouveau comité Théodule appelé Conseil National Numérique va-t-il permettre à la France se retrouver la voie de la croissance ?
Le 27 avril, à l’occasion du Conseil des Ministres, Le Président a annoncé la Création d’un Conseil National Numérique composé d’une vingtaine de personnalités issues du monde des nouvelles technologies.
L’idée initiale était intéressante : associer l’ensemble des acteurs de la société civile pour non seulement réfléchir sur le devenir et l’impact des nouvelles technologies mais aussi pour proposer des solutions pour soutenir une croissance dont notre pays a besoin.
Il est communément partagée l’idée que les nouvelles technologies sont sources de créations d’emplois. C’est exact. Mais le développement spectaculaire de l’internet qui a transformé la monde en village a aussi été la source de destructions massives d’emplois dans nos pays occidentaux. On l’oublie trop souvent.
Ainsi dans notre pays, le secteur des télécommunications a perdu en 10 ans près de 40 000 emplois. Ces emplois n’ont pas disparus en raison d’une augmentation de la productivité. Ils ont simplement été délocalisés. Par exemple chez les opérateurs de téléphonie, moins d’un d’appel sur deux abouti en France.
L’émergence de ce village mondial est aussi la source d’une évasion fiscale impressionnante. Apple a choisi d’installer son magasin virtuel au Luxembourg en raison d’une TVA plus favorable. Google est quant à lui installé en Irlande pour échapper à l’impôt sur les sociétés en France…
Dès lors, comment assurer la stabilité économique et la croissance dans notre pays si l’emploi et les impôts qui résultent de l’activité économique des entreprises installées sur notre territoire ne bénéficient pas à notre pays.
La question de données personnelles et de leur gestion est chaque jour au centre des débats sur l’évolution des nouvelles technologies.
On aurait pu imaginer que le Conseil National du Numérique soit le reflet de la société française et de ses préoccupations légitimes. Il n’en est rien.
C’est un aéropage d’acteurs économiques plus intéressés à défendre la maximisation de la rentabilité du capital de leurs actionnaires que les intérêts de la République qui a été choisi. Ce n’est pas l’aménagement du territoire, la création nette d’emplois, la croissance de notre pays ou la protection du consommateur et du citoyen qu’ils auront à cœur de défendre, mais les intérêts financiers de leurs mandats.
Le Conseil National du Numérique n’est donc au final qu’un simple comité bling-bling de l’internet !