Le personnel de France Télécom a choisi de demander une baisse du dividende à 1 € par action, actuellement à 1,40 euro.
Avec 4,4%, les personnels de France Télécom sont le 3ème actionnaire de l’entreprise derrière l’Etat et le FSI (Fonds Stratégique d’investissement), chacun actionnaire à hauteur de 13%.
C’est au travers de l’Epargne salariale que les personnels possèdent une très grande partie de leurs actions. Ils y ont investi à l’occasion des opérations de privatisation successives, mais aussi lors de la distribution de la participation, de l’intéressement ou de l’intéressement exceptionnel. Des dispositifs initialement construits pour associer le personnel dans le partage de la valeur avec les actionnaires.
Nombreux sont ceux qui y ont perdu.
Une autre partie, environ 0,4% du capital de l’opérateur, est détenue au travers d’actions dites gratuites, et dont nous reparlerons dans une prochaine émission. Le 8 avril dernier s’est tenu un Conseil de surveillance du fond de l’Epargne salariale dédié aux actions France Télécom. Fait exceptionnel dans l’histoire de ce fond, les représentants du personnel ont voté à l’unanimité la demande d’inscription à l’ordre du jour de la prochaine Assemblée Générale de France Télécom la baisse du dividende à 1 euro.
La Direction de l’entreprise a choisi de refuser d’inscrire cette résolution à l’ordre du jour en prétextant que toute résolution devait aussi recueillir son consentement. La Direction l’a-t-elle refusé sous la pression de son actionnaire principal qu’est l’Etat ? Les représentants du personnel sont restés stupéfaits.
La Directive européenne de 2007 est pourtant très claire. Les actionnaires doivent pouvoir choisir librement leurs représentants et mettre en œuvre leurs décisions.
En violant cette Directive, la Direction de France Télécom a ouvert la voie à une violente confrontation avec son actionnaire salarié.
C’est pour cela que le syndicat CFE-CGC/UNSA et l’ADEAS (l’association de Défense de l’Epargne et de l’actionnariat des salariés) ont décidé de porter l’affaire devant l’AMF (Autorité des marché Financiers) afin que soient appliquées des dispositions dont l’AMF elle-même reconnaissait en février dernier qu’elles étaient légitimes : une Direction d’entreprise ne peut s’opposer à la volonté de son personnel en tant qu’actionnaire.
Le personnel entend redonner à son entreprise une capacité à investir, c’est pour cela qu’il s’opposera à la volonté de son principal actionnaire – l’Etat – d’imposer un dividende extravagant dans le seul but de remplir ses caisses.
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