Les résultats 2011 avaient été annoncés aux marchés financiers… largement avant la fin de la clôture de l’exercice. C’est une tradition largement partagée par les entreprises côtées en bourse. La prédictibilité est le mode d’ordre impératif des marchés…
Il en est de même pour les dividendes… 1,40 euro par action prévu trois ans à l’avance… soit 3,7 milliards d’euros…
Pour la troisième année consécutive, France Télécom servira un dividende supérieur ou égal à son bénéfice d’exploitation…
Cette année, pour afficher un résultat légèrement supérieur aux dividendes, la Direction a utilisé la rétribution du personnel comme variable d’ajustement.
Le montant de la participation versée au personnel français passe de 302 millions d’euros en 2011 à 197 millions d’euros, soit une économie de 105 millions d’euros, d’autre part la Direction a décidé unilatéralement de supprimer l’intéressement exceptionnel, qui représentait 55 millions d’euros sur l’exercice 2010. C’est au total près de 160 millions d’euros qui ne seront pas versés au personnel, ce qui permettra d’afficher des bénéfices supérieurs de quelques dizaines de millions aux dividendes.
Les conséquences pour le personnel sont importantes : une perte moyenne de 1500 euros par personne, ce qui représente une perte de pouvoir d’achat immédiate de 3 à 5% selon les tranches de rémunération.
En parallèle, le versement d’un acompte sur le dividende coûte près de 55 millions d’euros en frais financiers, soit l’équivalent du montant de l’intéressement exceptionnel versé au personnel en 2011.
Si la Direction n’avait pas versé tant de dividendes ces 4 dernières années – près de 15 milliards d’euros au total, pendant qu’Apple et Google n’en versaient pas – près d’un milliard d’euros de frais financiers seraient désormais économisés chaque année.
Est-il acceptable d’exiger des seuls personnels de supporter l’effort face à une potentielle période de« vaches maigres » en 2012 ?
La suppression du versement de l’acompte sur dividende permet de verser l’intéressement exceptionnel de 550 euros à chaque personnel sans pénaliser les comptes de l’entreprise.
Alors que le pouvoir d’achat est au plus bas et la relance par la consommation nécessaire à notre pays, la Direction aurait dû privilégier le maintien de l’intéressement exceptionnel, que chacun peut, à son libre choix, toucher immédiatement ou épargner.
Entre le Capital et le Travail, la Direction de France Télécom – sans doute obligée par son actionnaire inconséquent qu’est l’Etat – a choisi le Capital…
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