Facebook, plus fort que la Stasi…

Les capacités de stockage de l’information ne cessent d’augmenter. Les médias sociaux que sont les blogs, les forums ou les services de géolocalisation  disposent d’un nombre d’informations croissant que les utilisateurs partagent en ligne. Compilées et analysées, ces données fournissent des informations précises sur les individus, leur localisation géographique, leurs goûts, leurs habitudes et avec qui ils interagissent.

Ainsi, Facebook Timeline invite les utilisateurs à dresser le tableau chronologique de leur vie, et à y ajouter rétrospectivement des détails pour l’enrichir.

La dénonciation de ses concitoyens est devenue une pratique généralisée. Qui n’a pas été identifié comme étant sur telle ou telle photo publiée sur internet où même indiqué par un tiers comme participant à un évènement aussi anodin qu’un anniversaire…

Dans le même temps, des agrégateurs d’informations comme 123 people permettent à n’importe qui de passer au scanner la vie d’autrui.

L’horreur ne fait que commencer,  la multiplication des appareils en mesure de prendre des photos – à commencer par les téléphones – a entrainé une profusion de clichés publiés sur internet. Or, la reconnaissance faciale automatique a fait de considérables progrès. Ainsi demain, d’anonymes passants seront identifiés et la vie de chacun connue de tous…

Les projets en la matière de Facebook provoquent de vives inquiétudes. Dans plusieurs pays d’Europe dont le Royaume-Uni et l’Allemagne, des procédures judiciaires ou enquêtes ont été ouvertes.

Par ailleurs, des plaintes relatives aux données personnelles sont actuellement examinées en Irlande, où se trouve le siège européen de Facebook.

Max Schrems, un étudiant en droit autrichien de 24 ans, voulant connaitre les données dont Facebook disposait à son sujet,  a reçu un CD-Rom contenant l’équivalent de 1 200 pages contenant une série d’informations dont il pensait qu’elles n’étaient pas stockées,  comme des tchats ou des posts.

En août dernier, le Land allemand du Schleswig-Holstein a ordonné à ses institutions de supprimer le bouton « J’aime » de leurs sites, Thilo Weichert, le commissaire local à la protection des données estimant que cela pouvait aboutir à la constitution de fichiers de profils contraires à la loi allemande et européenne.

Dans l’ancienne Allemagne de l’Est, nombreux étaient les citoyens qui fournissaient au service bien connu de la Stasi des renseignements sur les activités de leurs voisins permettant ainsi un service policier efficace…

Facebook a réussi l’alliance entre des outils technologiques performants et la complicité active de millions d’utilisateurs pour organiser la surveillance du plus grand nombre.

Facebook, plus fort que la Stasi…

 

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